La semaine africaine du climat qui s’est tenue à Libreville, a rassemblé plus de 2 300 participants en présentiel, issus de gouvernements, d’organisations multilatérales, du secteur privé et de la société civile en personne, et beaucoup d’autres ont rejoint virtuellement les plus de 200 sessions individuelles.
La réunion s’est penchée sur deux thèmes essentiels pour l’Afrique, voire pour le monde entier, à savoir la recherche d’une augmentation de la température moyenne mondiale de 1,5 degré Celsius et la construction d’un avenir résilient.
La session d’ouverture a donné lieu à un dialogue ministériel sur les défis de la mobilisation et de l’accès au financement climatique à grande échelle pour stimuler la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (NDC) des pays et des plans et stratégies climatiques nationaux prioritaires.
Selon la Banque africaine de développement, l’Afrique aura besoin de pas moins de 1 600 milliards de dollars entre 2020 et 2030 pour mettre en œuvre ses engagements en matière d’action climatique et ses NDC.
Lee White, ministre gabonais des eaux, des forêts, de la mer et de l’environnement, a déclaré : Ici à Libreville, nous avons vraiment vu le puissant potentiel de la collaboration régionale pour créer des réponses crédibles et durables au changement climatique. Alors que nous nous dirigeons vers la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, dans quelques semaines seulement, la collaboration régionale doit être plus forte que jamais. La COP 27 doit être la COP de mise en œuvre, où nous montrons comment l’Accord de Paris sera réalisé par le biais de politiques et de programmes, par l’innovation et la transformation.
Le ministre égyptien des affaires étrangères et président désigné de la COP27, Sameh Shoukry, a déclaré : Les discussions de la Semaine africaine du climat ont réaffirmé la nécessité d’accélérer encore l’action climatique sur tous les fronts, à savoir l’adaptation, les pertes et dommages, le financement du climat, et l’adoption de mesures d’atténuation plus ambitieuses pour que l’objectif de 1,5 degré reste à portée de main. Les réalités géopolitiques et la crise énergétique auxquelles le monde est confronté ont ouvert la porte à un retour en arrière sur les engagements climatiques et nous devons tout faire pour que cela ne se produise pas. La COP 27 à Charm el-Cheikh s’efforcera de poursuivre le dialogue vital nécessaire pour passer de l’ambition à l’action. Nous travaillerons avec toutes les parties pour assurer une mise en œuvre qui permettra une transition juste et gérée vers un nouveau modèle économique durable afin de sauver des vies et des moyens de subsistance.
Le secrétaire exécutif adjoint d’ONU Climat, Ovais Sarmad, a déclaré : La science nous dit que si nous continuons comme si de rien n’était, la température moyenne mondiale augmentera en moyenne de plus de 3 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. La COP 26 à Glasgow a permis de réaliser les progrès les plus importants depuis l’Accord de Paris. Les gouvernements se sont quittés avec la clarté nécessaire pour atteindre l’objectif de 1,5 degré. Maintenant, notre travail collectif passe à une nouvelle phase : la mise en œuvre de l’Accord de Paris au niveau national. La mise en œuvre doit être au centre de nos préoccupations alors que nous franchissons des étapes sur la route de la COP 27, ici en Afrique. La COP27 doit être la COP de la mise en œuvre – où les nations montrent comment elles vont mettre en œuvre l’Accord de Paris dans leurs pays par le biais de la législation, des politiques et des programmes.
Les champions du climat de la COP 27 et de la COP 26, le Dr Mahmoud Mohieldin et Nigel Topping, ont déclaré : Alors que la dernière Semaine régionale du climat de 2022 s’achève au Gabon et que nous entamons le compte à rebours de la COP 27, nous avançons avec ambition, détermination et espoir. La communauté mondiale doit travailler ensemble pour résoudre la crise climatique, et l’Afrique est un élément clé de cette solution. L’Afrique est le continent qui a le moins contribué aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais elle est exposée de manière disproportionnée aux risques du changement climatique. L’Afrique doit combattre les changements climatiques dans le cadre d’un programme plus global de développement durable. Il n’est pas réaliste de vouloir agir sur le climat sans tenir compte du contexte global de l’agenda du développement durable, de la pauvreté, de la faim, de l’emploi et de l’autonomisation des femmes. La mobilisation du financement climatique en Afrique est cruciale pour créer de réels progrès en Afrique.
À l’issue de la Semaine africaine du climat 2022, le ministre gabonais de l’environnement, Lee White, a présenté une lettre à la présidence de la COP 27. Cette lettre met un coup de projecteur sur le besoin de collaboration régionale, d’innovation et de soutien à l’action climatique. Et elle appelle le président de la COP à partager les résultats de la Semaine africaine du climat 2022 avec le monde entier pour guider la mise en œuvre de l’Accord de Paris.